Les gouttes décédées | Dead Drops

La collecte 16 janv. 2020

Wow, ça c'est un titre badass. Bon c'est surtout une très mauvaise traduction faite consciemment, mais vous savez moi et les titres...

Alors de quoi on va parler aujourd'hui ?

Bah des dead drops c'est écrit dans le titre...

C'était une question réthorique, et j'y ai quand même répondu moi même. La méta de cet article est déjà en surchauffe.

Point culture

Tout le monde n'est pas forcément informé de ce phénomène, alors c'est le moment de se culturiser un minimum.

Pour commencer simple, un Dead Drop est une clé USB disposée dans un espace public (souvent à l'exterieur) sur laquelle tout le monde peut se brancher pour y partager des fichiers.

L'initiative a été lancée par un artiste berlinois du nom d'Aram Bartholl, avec 5 clés disséminées.

D'après ce très cher Wikipedia, cette technique était utilisée par des espions afin de pouvoir partager des documents sans rencontre physique. badass x2

Mais ça ressemble à quoi ?

C'est une très bonne question, et la réponse se trouve dans l'image d'entête.

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Sur la forme, la plupart du temps il s'agit simplement d'une clé USB, insérée dans une fissure ne laissant dépasser que la tête, rebouchée ensuite par du ciment afin de garantir un placement durable. Il est souvent recommandé d'apporter une rallonge USB pour s'y connecter, puisque la prise n'est pas toujours très accessible. Et puis tenir son PC à bout de bras contre un mur a beau être un super moyen de faire gonfler le bibi, il n'en est pas moins inconfortable.

En ce qui concerne le contenu, hormis les 2 fichiers obligatoires (le manifeste, ainsi qu'un fichier dit "readme.txt" contenant les informations du créateur et la date du placement), le reste ne dépend que de ceux qui s'y branchent !

On pourra par exemple y trouver des livres numériques, de la musique, des films, des poèmes, etc... En somme, tout ce qui peut être contenu sur une clé USB. Ça laisse quand même une certaine liberté tout en apportant une notion de confiance, sur un îlot numérique indépendant sans censure ni règle.

Ça se trouve où par contre ?

Probablement la question qui rassemble le plus les foules ('fin 3 clampins quoi).

map

À la manière d'un jeu de piste géant type Geocaching, un site internet recense tous les emplacements de dead drops soumis sur une carte du monde. Avec différentes icônes pour signifier de l'état ou du type, on a un visuel bien fourni d'un phénomène qui a pas mal d'ampleur.

En cliquant sur une de ces icônes, on va accéder à une liste plus détaillée contenant des informations supplémentaires :

details

On peut y trouver le nom, les coordonnées GPS, des photos avec différentes prises de vues de la "cachette", la date d'installation ou encore l'état actuel du dead drop (fonctionnel, cassé/volé/perdu, non confirmé) et même des notes laissées par la personne qui a créé la fiche.
Le dead drop affiché ci-dessus est celui d'une clé USB placée à côté de la Tour Eiffel, par un artiste de musique électronique du pseudo abrégé VEhF.

D'après le site officiel, 2125 ont été soumis, pour un total de 48386 GB de stockage ! Autant dire que ça fait beaucoup de contenu à découvrir.

Il existe également différents "types" de dead drops. On peut y lister les "drops" sans-fil type Piratebox ou même des disquettes, voire des cadenas avec des clés USB à la place de la serrure (il y en avait sur le Pont des Arts à Paris par exemple).

Et l'utilité ?

Oulà ! Alors déjà calmos, si je devais t'énumérer le nombre de trucs inutiles que tu fais chaque jour on a pas fini.

De toute manière, à partir du moment où une initiative a pour origine quelque chose d'artistique, l'utilité importe peu. On y est sensible ou non.

Ce qu'il faut y percevoir au delà d'un outil de stockage encastré dans un mur, c'est un outil de partage sans restriction, anonyme, avec un échange pair à pair.

On y retrouve un petit peu le principe de la Piratebox dont j'ai parlé ici (#autopromo), mais avec une dimension physique, même si comme je l'ai spécifié : les Piratebox peuvent également être des dead drops.

Inconvénients

Bien évidemment, tout n'est pas tout rose - ou blanc selon votre couleur préférée. Et cette installation possède quelques failles malgré la vision utopiste qu'elle propose.

On peut éventuellement noter le possible "vandalisme" de l'installation, ou encore des malandrins à capuche s'amusant à mettre des virus dedans (Solution : Passez sous Linux. Ceci était une parenthèse moralisatrice. Destruction imminente. *click*).

Mais le site officiel nous rappelle que le contenu dangereux, autant que le vandalisme, font partie du jeu et que c'est chose commune pour une initiative street-art.

Conclusion

Entre art, espionnage et utopie numérique, j'espère que vous avez maintenant une meilleure idée de ce qu'est un dead drop et que votre instinct d'aventure se réveille (mais pas trop vite, c'est le coup à se faire un claquage).

Explorez, intéressez-vous à des trucs, et moi je vous dis à bientôt !


Crédit photos : deaddrops.com


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