Jack White passe moi les carottes stp

Musik 11 avr. 2018

Cet article a commencé à être compliqué avant même que je commence à taper ces lignes.

L'idée d'écrire sur le dernier album de Jack White a été décidée à l'instant où j'ai appris son existence, en ayant écouté seulement 2 morceaux de cet album (car le reste n'était pas encore sorti). Et je voulais à tout prix écrire cet article parce que je tenais à partager sa musique à ceux qui ne la connaissent pas, mais surtout parce que je voulais exprimer à quel point j'aime ses créations et l'artiste en lui-même. Je me suis menti en me disant que ce serait facile de faire tout ça, puis j'ai écouté l'album en entier.

Cette intro est bien sympa mais faut que je reprenne du debut. Dès l'instant où j'ai écouté un des premiers titres de l'album (certaines musiques ont été diffusées avant sa sortie comme je l'ai dit dans le paragraphe précédent. Suivez un peu c'est relou), il ne m'a pas fallu une journée pour pré-commander le vinyle. Je ne connaissais presque rien du contenu de ce LP et pourtant je l'aimais déjà. J'ai préféré commencer par modérer mes écoutes de ces deux titres pour finir par arrêter totalement et attendre de profiter de l'album le jour de sa sortie.

Beaucoup d'articles "grand public" sont parus ce jour précis et j'en ai lu pas mal d'entre eux, parce que comme eux je voulais essayer de comprendre. Leur problème c'est qu'ils n'ont pas su avoir assez de recul pour critiquer cet album et ils se sont arrêtés à la première écoute. C'est maintenant que je me dis que j'ai bien fait d'attendre pour écrire le mien, sinon j'aurais fait une grosse erreur pleine de regrets.

Et c'est maintenant que je vous reprends sur mon avis hasardeux de mélomane.

Avec cet album, Jack White n'a pas fait ce dont on le connaissait capable ni ce dont on avait l'habitude d'écouter venant de lui, le fameux "Style Jack White" comme disent les médias. Et cette différence, cet inconnu qu'on ne voulait pas forcément écouter en achetant cet album ben... Il a repoussé pas mal de personnes, qui ont décidé d'établir cet assemblage de titres comme des "expérimentations en studio" plutôt que comme un ensemble de vrais titres travaillés.

Évidemment que cet album est expérimental, personne ne peut le nier (ou alors c'est des gros mythos, et moi j'aime pas les mythos), mais "expérimental" ne veut pas dire bâclé, ça signifie "sortir de sa zone de confort". Et c'est ça le sous-titre de cet album.

Jack White a exploré des registres et des sonorités qu'on n'aurait jamais imaginé de lui, et c'est cette surprise en entendant un son électro (Get In the Mind Shaft), un rap (Ice Station Zebra) ou même de la narration (Ezmerelda Steals The Show) qui font de cet album quelque chose d'unique qui change. J'insiste sur ce mot parce que la musique c'est surtout de la découverte, et acheter un album en sachant à quoi s'attendre à l'avance en se basant simplement sur l'artiste c'est assez triste.

Il faut se rappeler ce mot, "artiste". Wikipédia nous donne comme définition :

Un artiste est un individu faisant œuvre, cultivant ou maîtrisant un art, un savoir, une technique, et dont on remarque entre autres la créativité, la poésie, l'âme de sa production, de ses actes, de ses gestes. Ses œuvres sont sources d'émotions, de sentiments, de réflexion, de spiritualité ou de transcendance.

Et cette maîtrise de l'art, du savoir ou de la technique a besoin d'être renouvelée afin de pouvoir repousser ses limites.

N'écoutez pas un artiste parce que vous aimez ce qu'il fait, mais parce que vous aimez ce qu'il peut créer avec son talent.

J'avoue avoir été assez déçu à ma première écoute, mais ça m'a tellement étonné d'avoir été atteint de désillusion par cet homme que je place sur un piédestal depuis plusieurs années (au point de saouler mon amoureuse, coucou toi ❤️), que j'ai décidé de mettre tous les titres sur mon MP3 (ouais j'ai 20 ans et je vis au début du 21ᵉ siècle tu vas faire quoi ?) pour permettre une écoute au quotidien, et "dresser" mes oreilles à ces nouvelles sonorités.
Et c'est au bout de 3 écoutes que j'ai dit : "Eh mais ça y est je commence à comprendre ce qu'il a voulu faire ! La direction qu'il a voulu prendre !", et j'étais vraiment heureux de ne pas avoir décidé de m'écouter et de ne pas avoir laissé ce LP dans un coin.

Je tiens donc à vous dire d'essayer d'écouter des musiques dont vous n'avez pas l'habitude, et de ne pas rester avec une première écoute approximative mais d'essayer de "comprendre" le point de vue dans ce qui parvient à vos oreilles. En tout cas si moi je n'avais pas fait ça, je serais vraiment passé à côté de quelque chose d'important. Cet album vaut le coup, et même si on aime pas le style, il nous permet tout de même de toucher la création pure et sans facilité, sans censure et sans limite.

PS : Oui alors pour le titre de cet article… Je vais essayer de vous expliquer ça.
L'album s'appelle "Boarding House Reach", et pour trouver la définition j'ai galéré. Mais d'après le site Dictionary.com, c'est le terme qu'on utilise pour parler du fait de se pencher pour attraper quelque chose loin sur une table, plutôt que de demander à quelqu'un. Bon comme j'ai galéré à trouver cette définition vous avez intérêt à l'utiliser souvent maintenant que vous la connaissez.

PPS : Si vous aviez la flemme de cliquer sur un lien pour écouter, je vous épargne cet effort :


(Un grand merci à mon amoureuse (❤️) et à Mikky pour leur relecture)